#Bridge2Build

Il y a quelques mois, Konstelacio a organisé en collaboration avec Neoma Business School et Lokalero son premier challenge éducatif et caritatif : le projet Bridge2Build.

Les 42 étudiants du cours d’Inclusive Entrepreneurship des campus de Rouen et Reims ont utilisé les bracelets connectés Lokalero pour collecter des dons afin que Konstelacio puisse mener à bien le projet Ursino. Le concept est simple et efficace : des bracelets munis de QR codes qui mènent directement à la page de collecte de dons. Et puisque chez Konstelacio on aime la coopération, ils ont travaillé en équipes et ont imaginé des stratégies innovantes de collecte et de communication.

L’équipe Baghdad a su faire preuve d’imagination au cours de ce challenge, et a remporté le prix de la stratégie la plus innovante. Ils nous ont accordé une interview.

Présentez-vous en quelques lignes

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Une partie de l’équipe chez Cantine

  • Alexis Vernagallo, j’ai fait un Bachelor à la BsB avant de venir à Neoma pour un Master. Côté professionnel, j’ai récemment travaillé chez Unilever en tant que responsable de secteur.
  • Alexis Donati : J’ai fait un Bachelor à l’ICN Business School de Nancy avant de venir à Neoma pour mon Master. Je travaille actuellement en tant que business developer.
  • Furkan Celik : Je suis responsable clientèle d’une entreprise de rénovation dans la région de Strasbourg.
  • Valerian Cuenin : Je suis étudiant entrepreneur, j’ai créé 2 projets : VP Agency qui a pour but de rendre la digitalisation accessible à toutes les entreprises.
    Nous avons également un service entièrement dédié à la photographie aérienne pour tous les acteurs souhaitant booster leur communication; et Student Pass, une carte de réduction pour Lille et Reims donnant accès à plus de 250 réductions immédiates pour les étudiants.
  • Jean Glaser : Je suis étudiant à Neoma et côté professionnel j’ai fait des stages en tant que Business Analyst dans des cabinets de conseil à Paris.

  • Valentin Turc : J’ai fait un Bachelor à l’EM Strasbourg avant de venir à Neoma pour le Master. Je développe une application pour réduire les agressions dans la rue appelée Safe2Walk.

« En général, nous sommes un groupe très entreprenant, très sportif et nous n’avons pas peur d’essayer des choses car l’échec est une étape importante dans le succès. »

Qu’avez-vous pensé de ce challenge éducatif et caritatif ?

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Mission collecte de don chez Cantine

Le challenge était motivant pour nous. Vendre un produit c’est facile, le client paie pour un avantage, une contrepartie, ici nous devons le convaincre de donner de l’argent sans rien en échange, donc nous devons négocier différemment sans jouer la pitié.

Cela nous a été très utile, nous travaillons tous dans le commerce et nous avons dû développer nos capacités de négociation.

Comment avez-vous décidé d’ opérer ? Racontez la stratégie que vous avez mise en place et pourquoi cela a fonctionné ?

« Nous sommes d’abord partis de l’hypothèse que nous devrions chercher dans notre cercle d’amis, nos familles… Puis finalement, nous nous sommes dit que ce n’était pas le but, nous nous sommes donc demandé comment lever des fonds auprès d’un autre public.

Nous avons pensé au modèle des Restos du Cœur ou du Sidaction qui font des partenariats avec des magasins ou supermarchés et qui proposent d’arrondir le montant à la caisse. Par exemple si votre panier est de 15,50€, vous avez la possibilité sur le TPE d’arrondir à 16€ donc 0,5€ sera reversé à l’association.

C’est ainsi que nous avons monté notre projet de fin d’étude appelé Cantine, en proposant aux gens d’arrondir leur facture en leur parlant de Lokalero et de Konstelacio. Ce fut un grand succès car nous avons ainsi récolté 30 €. »

« Nous avons également pensé à l’association PSG, qui organise un match d’entraînement entre les joueurs avant le Gala de la fondation. L’équipe perdante doit payer les prix. Bien sûr, ce sont millionnaires, donc ce n’est pas significatif, mais nous avons pensé que le fait de donner de l’argent pour que d’autres donnent serait motivant.

C’est ainsi que nous avons joué 4 matchs de 5 contre 5 au complexe LeFive à Reims avec des équipes trouvées sur les réseaux sociaux. Le marché était clair : l’équipe qui perdait devait donner 25€ pour l’association (5€ par personne). Les matchs étaient serrés à chaque fois, le simple fait de donner pour une association était une source de motivation pour gagner.

Résultat des courses 100€ de collectés et 4 superbes victoires. »

Qu’avez-vous découvert sur le monde associatif grâce à cette expérience ?

« Il est difficile de récolter de l’argent pour une association. Comme nous l’avons dit, nous ne vendons rien, un don même de 10€ ne vous apportera rien matériellement. Il faut donc réussir à attirer l’attention des gens sur le projet sans jouer sur leur pitié, ce qui est très difficile au début.

De plus, nous avons soulevé l’idée que les bénévoles doivent être extrêmement motivés par le projet pour essayer de récolter de l’argent, un vendeur par exemple est motivé par la commission ou par l’approbation de ses responsables ici ce n’est pas le cas donc nous devons viser à ce que les bénévoles soient bien choisis dès le départ pour être motivés et source de proposition sans attendre de récompense. »

En quoi les bracelets développés par lokalero sont-ils innovants ?

« C’est pratique car cela permet de rediriger les gens directement vers la page de don. Cependant, nous avons constaté qu’il n’est pas encore efficace à 100%.

Il y a 3 cœurs de cible :

  • Les jeunes : qui vont comprendre comment scanner le Qr code, mais qui n’auront pas forcément les fonds nécessaires pour faire un don
  • Les adultes qui ont plus d’argent, qui ne sont pas nécessairement des utilisateurs de la technologie mais qui préféreront utiliser PayPal parce que c’est plus sûr ou donner de l’argent liquide.
  • Les personnes âgées qui ne peuvent pas scanner le code QR.

Il serait nécessaire d’avoir plusieurs éléments à donner: un QR Code s’ouvrant directement sur paypal permettrait de faire des dons en 20 secondes au lieu des 5 minutes actuelles, un pot public pour pouvoir retirer les dons en espèces auprès des personnes âgées notamment.

Un partenariat avec un centre commercial ou un grand groupe permettrait également de récupérer beaucoup d’argent et serait favorable à la cible des adultes. »

Quel conseil donnerais-tu aux bénévoles qui souhaitent se lancer dans ce type de collecte ?

« Lancez-vous, prenez des risques car c’est ce qui va marcher, essayez tous les moyens avant de trouver la meilleure connexion. Il faut privilégier le contact humain, les gens ne donnent pas via les réseaux sociaux comme ça. Sur Twitch par exemple, on peut constater que des communauté se créent uniquement en ligne mais cela reste très rare. Il faut privilégier les rencontres physiques sur les marchés, dans les villes…

Un partenariat avec un centre commercial ou un grand groupe permettrait également de récupérer beaucoup d’argent et serait favorable à la cible des adultes. »

Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté à titre professionnel et personnel ? que retiendrez-vous de cette expérience ?

« Unes des armes les plus importantes dans ce genre de défi est la patience, attendre l’ouverture pour parler de l’association, des projets et de la valeur ajoutée des dons. C’est ce que nous retiendrons, nous avons tous progressé dans la négociation car nous avons découvert la patience qui nous sera très utile lors de nos prochaines expériences de vente. »

Que pensez-vous du rôle que les écoles de commerce ont à jouer dans l’économie sociale et solidaire et le monde associatif ?

« Les écoles de commerce forment les acteurs de demain et nous le disons sans être condescendants. Nous pensons que pour les associations, le meilleur moyen de créer une communauté est d’interpeller ces jeunes. La preuve en regardant le montant des dons collectée grâce à notre promo, cela prouve que les écoles jouent un rôle important dans la vie associative de notre pays.

De plus, avec le nombre d’associations que nous avons sur le campus, cela fait vraiment partie de l’ADN de Neoma. »