Ursino au Liban, quelle aventure !

Je suis arrivée au petit matin mardi dernier, yeux, oreilles, papilles grands ouverts, prête à m’immerger dans la culture de ce pays fascinant.

J’ai eu le plaisir le jour même de rencontrer Mme Nayla Khoury Daoun, la dynamique et bienveillante directrice de l’Ecole des Trois Docteurs avec laquelle nous collaborons pour cette deuxième étape du projet Ursino. Puis jeudi matin, j’ai enfin fait la connaissance des élèves. Ce premier atelier nous a permis de parler du projet, de nos objectifs communs, de la notion de culture et de cuisine bien entendu. Ils ont semblé tellement fiers d’être la classe, chargée de représenter le Liban. Ils sont motivés, curieux et pleins d’une belle énergie, cela promet de bien jolies choses !

Résultat du brainstorming autour de la notion de culture

Jojo Lerat, présidente de Konstelacio, est arrivée à Beyrouth dans la nuit de jeudi, mais pas dans n’importe quel contexte ! Depuis jeudi soir en effet, le peuple libanais est dans la rue, luttant pour ses conditions de vie et contre la corruption. Le trajet en taxi jusqu’à l’aéroport était donc un véritable parcours du combattant, entre les poubelles et les pneus en feu et les nombreux manifestants dans la nuit beyrouthine.

La situation ne s’est pas calmée depuis et nous sommes les témoins ébahies et admiratives d’une révolution pacifique hors normes.

Nous avons passé du temps dans les manifestations au milieu de cette foule unie. En effet, une fois n’est pas coutume (loin de là !), cette population pourtant si hétéroclite ne fait plus qu’un. Devant la Mosquée Mohammad Al Amine, ce sont énormément de jeunes qui sont rassemblés, mais également des personnes âgées, des mères avec leurs filles adolescentes, des jeunes parents avec leurs bébés…
Tous ces Libanais, sans distinction de religion, d’origine ou de bord politique, se retrouvent au son des DJs et musiciens divers, fument le narguilé, jouent au trictrac (jeu traditionnel ressemblant au backgammon), chantent et dansent (y compris la dabké, danse typique). Des jeunes distribuent des roses aux militaires et policiers qui regardent ce qui se passe avec beaucoup de bienveillance. Lorsque l’appel à la prière retentit, la musique est mise en pause, par respect. Et chaque matin depuis le début de la révolte populaire, de nombreux volontaires se réunissent spontanément pour nettoyer les rues.
Dans cette ambiance festive et joyeuse, des centaines et des centaines de drapeaux libanais flottent fièrement au vent.

Quelle émotion ! Nous nous sentons incroyablement privilégiées de pouvoir vivre ce moment historique.

 
Jojo Lerat, présidente de Konstelacio, et Mme Nayla Khoury Daoun, directrice de l’Ecole des Trois Docteurs

Vous vous en doutez, Ursino subit par contre les conséquences de ces événements. Les écoles étant fermées depuis vendredi, tout est actuellement en suspens. Nous avons revu Mme Daoun hier matin afin de retravailler le programme du projet qui sera mis en place dès que (et si) les écoles reprennent leurs activités. Nous espérons de tout cœur que la situation se débloque rapidement.
En attendant nous faisons des rencontres, essayons de mieux comprendre l’Histoire du pays, sa culture et sa gastronomie.

 

Nous vous tiendrons bien entendu informés au plus vite de l’évolution de tout ceci. N’hésitez pas à suivre nos publications au fur et à mesure sur la page Facebook de Konstelacio : www.facebook.com/konstelacio.

Nous souhaitons beaucoup de courage au peuple libanais qui est une très belle source d’inspiration pour le monde entier.