Pouvant aller de 10 à 15 mètres de haut, saviez-vous que le théier est un arbre et non un arbuste ?

Connu depuis des millénaires en Chine, le thé a été importé au XVIème siècle en Europe par les commerçants portugais.

Le thé était alors tant apprécié que dans les années 1840, Robert FORTUNE, botaniste et voyageur écossais s’en va espionner les secrets de fabrication du thé chinois. Il va alors user de ruses pour s’introduire dans la Chine interdite, qui est alors défendue pour les étrangers de pénétrer dans une zone au-delà d’une certaine distance. Robert devient donc le seigneur Sing Wah et vient découvrir les thés verts réputés des monts Huangshan. Lors de son aventure, il découvre un secret bien gardé par les Chinois : thé vert et thé noir sont issus de la même plante. Grâce à l’obtention de graines et plus de 20 000 plants de théiers, il donne vie à l’un des thés les plus réputés actuellement : le Darjeeling.

Au XVIIème siècle, le thé se fait de plus en plus cher que les Anglais trouvent alors une nouvelle monnaie d’échange, autre que l’argent-métal : l’opium.

Ce n’est qu’au XIXème siècle que la culture du thé apparaît en Inde. Afin de se libérer du monopole commercial de la Chine sur le thé, les Anglais introduisirent cette culture, notamment dans le nord du pays indien, aux alentours de la ville de Darjeeling. Située dans les contreforts de l’Himalaya, cette région allant entre 2 000 et 3 000 mètres d’altitude possède les conditions climatiques idéales pour le développement des théiers.

Le thé peut être récolté plusieurs fois par an. La récolte du printemps, appelée « first flush« , soit la « première récolte » est très attendue par les amateurs car elle produit les meilleurs crus d’Asie !

La légende raconte que l’empereur Shennong découvre le thé en l’an 2737 avant J.-C. À la recherche de plantes médicinales pour guérir des épidémies, il se reposa au pied d’un théier pour y faire bouillir de l’eau. Le vent vint y déposer des feuilles, qu’il but et apprécia !

Le thé noir Darjeeling, surnommé le « champagne des thés », est l’un des plus réputés au monde. Issu de plantations prestigieuses situées au pied de l’Himalaya, il s’agit de l’unique thé bénéficiant d’une IGP (Indication Géographique Protégée) reconnue par l’Union Européenne depuis 2011.

Malgré la réputation mythique de ce thé noir, d’autres thés sont également très populaires dans le monde…

 

©MaVieEnCouleurs

Chaï, Inde

À l’origine, le chaï était composé de lait, d’herbes et d’épices. Traditionnellement, les chaiwallah, personnes qui préparent et vendent le thé dans les rues indiennes, servent le chaï dans une coupe d’argile crue, nommée khudi.

@be.t2

Pu-erh, Chine

Le Pu-erh doit son nom à la ville chinoise Pu’er qui fut longtemps le centre commercial du thé. La préparation chinoise du thé, le gong fu cha est un art véritable et est principalement pratiqué dans la région du Guangdong. Comme le thé tibétain, ce thé se bonifie avec le temps grâce à son conditionnement de briques de thé compressé.

@serendipi_the

Thé tibétain, Tibet

Historiquement produit dans la région de Ya’an en Chine, le thé tibétain a été acheminé de nombreuses années sur l’ancienne route du thé et des chevaux entre les villes chinoises Yunnan et Sichuan pour atteindre les hauts plateaux tibétains.

@kishikejapan

Gyokuro, Japon

Gyokuro siginifie « rose précieuse » car anciennement, les feuilles de thé étaient transformées pour ressembler à des gouttes de rosée. Ce thé de haute qualité se distingue des autres car il est mis à l’ombre avant la récole, d’où son appellation « thé d’ombre ».

©CafésMarc

Rooibos, Afrique du Sud

Considérée comme la boisson nationale d’Afrique du Sud, le rooibos se distingue du théier car ne possède pas de caféine. Exclusivement issu d’Afrique du Sud, l’arbuste pousse dans les montagnes de Cederberg, dans la ville de Cap. Surnommée « thé rouge » en France dû à sa couleur alors qu’il s’agit en réalité d’une infusion !

©Malindo

Maté, Argentine

Les feuilles « yerba maté » sons consommées en infusion et le thé se boit avec une paille filtrante « bombilla« . La boisson traditionnelle se prépare dans une calebasse (tasse) à maté. Il est également très consommé au Liban.

©Envouthé

Thé à la mente et aux pignons, Tunisie

Contrairement au thé marocain, qui est simplement infusé, le thé à la menthe tunisien est cuit. Il est servi avec des pignons ou des amandes et il est également possible de le préparer avec de la menthe fraîche ou de la menthe séchée.

©CuisineMarocaine

Atay, Maroc

Symbole d’hospitalité, le thé est ancré dans la culture marocaine avec l’usage de la menthe ou d’autres herbes comme le thym ou la lavande. Le mélange se fait dans le « berrad » (théière). Le service traditionnel en levant la théière facilite la digestion lors de l’absorption du thé par le corps. Ce service permet d’oxyder, refroidir et faire mousser le thé !

Source : Les voyages du goût de Dimitri DELMAS et Guillaume REYNARD

Éditions Actes Sud Junior